Ce voyage auquel sept personnes ont participé, accompagnées d'un guide, pour découvrir les chrétiens de la vallée du Nil, nous a permis d'apporter notre contribution financière à la construction d'une nouvelle école dans le quartier des chiffonniers.
Visite du quartier du Mokkatam
Le 17 mars, accompagnés de notre guide, nous nous dirigeons dans ce quartier célèbre depuis l'action menée par Sœur Emmanuelle.
Dans les années 1960, dans la banlieue du Caire, au creux de la montagne du Mokkatam, une très grande communauté de coptes (le mot signifie "égyptien"), chrétiens venant de la haute Egypte, s'est installée, réalisant la capitale des déchets cairotes. En approchant de ce site, nous croisons les chiffonniers poussant leurs charrettes ou ramenant les sacs d'ordures dans leurs vieux véhicules. Dans cet immense quartier, nous sommes impressionnés par le nombre de lieux de culte dont l'église Sama'an, la plus grande de tout le Moyen Orient qui peut accueillir jusque 20 000 fidèles, construction troglodyte, surmontée de sculptures illustrant les paroles de la Bible.
De l'église, le spectacle est différent, les tas d'ordures étant masqués par les constructions succinctes où vivent les familles. Il faut gravir la montagne pour constater l'amoncellement d'une quantité infinie d'ordures, même sur les toits des immeubles.
Sœur Sara de la Congrégation des sœurs de Marie a pris la direction de ce Centre depuis le départ de sœur Emmanuelle, et de l'Association humanitaire ASMAE qui agit dans plusieurs pays, dans les quartiers pauvres.
Pour atténuer ce spectacle de grande misère, un calligrapheur : El Seed, d'origine tunisienne, a entrepris la réalisation d'un grand tag, sur les murs de plus de cinquante immeubles en bleu et blanc, véritable œuvre d'art en calligraphie arabe, et qui signifie : "si tu veux voir la lumière du soleil, commence par nettoyer tes yeux". Pour admirer cet exploit, il faut monter sur le Mokkatam pour dominer le site.
Nous avons été impressionnés par la ferveur religieuse de cette population essentiellement chrétienne. Des pèlerinages sont organisés, comme à Lourdes, pour les malades qui attendent un signe de Dieu. La tradition veut qu'au 9ème siècle, Saint Simon le Savetier y opéra un miracle par ses prières en soulevant la montagne pour y ouvrir une grotte, prouvant ainsi au sceptique Calife Al-Miuzz que la foi peut effectivement déplacer des montagnes. Depuis cette époque, les chrétiens d'Orient viennent en pèlerinage.
Ce quartier est peut-être celui des pauvres, mais au milieu des ordures et grâce au courage des zabbalines, certains arrivent à poursuivre des études universitaires, en restant fiers de leurs origines, bien que pour l'égyptien, ce quartier ne soit pas apprécié.
Nous terminons notre visite, accompagnés par le sympathique zabbaline nous ayant accueilli chaleureusement et servi de guide pendant notre visite, plein d'espoir pour sa formation universitaire et son avenir, malgré le fossé entre les deux cultures.
Il faut croire que Dieu veille sur eux...
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